A Lyon, Geodis et ULS combinent mode fluvial et cyclogistique

Décarboner et désengorger la ville tout en offrant la meilleure qualité de service, tel est le crédo que partagent le géant mondial Geodis et la start-up de la logistique urbaine fluviale ULS. Pour le premier, il s’agit de livrer les centres-villes de 40 métropoles françaises en mode décarboné ou doux d’ici 2024 : « Geodis distribution et express assure 6000 tournées par jour et livre 100 millions de colis par an. Ce rôle de leader nous confère une responsabilité de livrer en mode vertueux  » explique Stéphane Cassagne, directeur général France de Geodis. La transition énergétique de sa flotte en propre en est le premier levier. 400 véhicules biogaz ou électriques seront ainsi mis en service d’ici fin 2023. Autre levier, le déploiement de solutions logisitiques du dernier km, telles que dernièrement la base logistique urbaine implantée sur le port de Lille ou encore à Chartres. « Nous développons également des solutions cyclologistiques, avec des partenaires ou en direct, par exemple au Havre, à Montpellier, Tours et Marseille, complète Stéphane Cassagne. Il y a enfin le dispositif combiné fluvial plus cyclologistique avec ULS. Après un premier chapitre réussi à Strasbourg, nous allons écrire de manière plus volontariste le second chapitre à Lyon ».

Montée en puissance

Thomas Castan, président fondateur d’ULS et Stéphane Cassagne, directeur général France de Geodis ont signé le 25 octobre le nouveau partenariat lyonnais, en présence de Valentin Lungenstrass, adjoint au maire en charge de la mobilité et de la logistique urbaine.

Pour ULS, Lyon est la deuxième itération de son modèle « fluvio-cyclable » qui vise un déploiement dans 19 collectivités françaises à terme, la prochaine étant Mulhouse. Ces villes « disposent d’une plateforme de réception des marchandises et de quais de centre-ville situés à moins de 55 minutes par voie d’eau ; les quais de centre-ville étant situés à moins de 8 minutes à vélo électrique des lieux à distribuer » précise Thomas Castan, président et fondateur d’ULS. Le nouveau service Geodis-ULS de livraison express (J+1 depuis toute la France) s’inscrit dans ce cahier des charges.
L’entrepôt ULS situé sur le port Edouard Herriot de Lyon réceptionne les marchandises livrées en véhicule biogaz par l’agence Geodis de Corbas (69) puis les transborde sur une barge électrique ULS. Celle-ci remonte le Rhône jusqu’au quai Morand en 45 minutes, dans l’hyper-centre de Lyon. De là, les marchandises sont déchargées sur des vélos-cargos à assistance électrique pour être livrées avant 13h.
Dans un premier temps, le nouveau dispositif assurera une cinquantaine de livraisons quotidiennes dans les 1er et 2e arrondissements, soit l’équivalent de deux camions de livraison. Un chiffre à rapporter au millier de livraisons assurées quotidiennement par Geodis à Lyon même. « La dimension des colis et la volumétrie de l’express répondent bien au modèle fluvial », explique Michel Javaux, directeur régional Auvergne-Rhône-Alpes de Geodis, qui poursuit : « Nous monterons en puissance progressivement pour atteindre environ 100 livraisons quotidiennes en ciblant les quartiers des arrondissements centraux à fort volume de circulation  ». Le service express s’adresse aux commerçants, entreprises et aussi aux particuliers, qui représentent 19% des livraisons urbaines de Geodis.

Intégration plus longue que prévu

Né d’un appel à projets remporté fin 2021 par ULS associant la ville et la Métropole de Lyon, VNF (Voies navigables de France) et la CNR (Compagnie Nationale du Rhône), le projet lyonnais va encore plus loin que celui de Strasbourg en matière d’intégration entre les deux logisticiens. «  Nous avons testé les process pendant plusieurs mois avec les équipes d’ULS pour s’assurer de la traçabilité en temps réel, de la sécurité et de la qualité de services pour nos clients destinataires. Notre objectif est que 100 % des clients soient présents au moment de la présentation du colis  » souligne Michel Javaux.
Une intégration qui a pris plus de temps que prévu : « depuis juin 2022, nous avons réalisé 3000 livraisons, nous aurions dû en faire 30 000 ! » regrette Thomas Castan, qui espère atteindre les 30 000 livraisons en 2024. « La conduite du changement prend du temps. A Strasbourg, nous avions commencé comme partenaires sous-traitants, avec une montée en charge progressive. A Lyon, nous avons choisi de fusionner d’emblée nos systèmes informatiques. Rendre robuste l’échange d’information en temps réel en un an reste une performance remarquable  » retient le président d’ULS.