4e Cilog : quelques annonces et un premier bilan d’étape

Fin 2022, le gouvernent lançait la stratégie nationale logistique, un plan de 23 actions à conduire d’ici 2027 associant acteurs publics et privés afin de « faire de la France un leader international de la logistique durable au service des transitions écologique et économique  ». Un an après, le 4e Cilog, présidé par le ministre des Transports, Clément Beaune, et associant Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, a dressé un premier bilan d’étape : les 23 chantiers ont été initiés, avec des taux d’avancement de 20% à 40%.

Stratégie nationale fluviale

En matière d’accélération de la transition écologique, le mode fluvial est à l’honneur. Le contrat d’objectifs et de performance (COP) qui lie l’Etat et VNF depuis 2020 dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités a été renouvelé, avec des moyens renforcés. Sur la période 2023-2032, le programme d’investissement de l’opérateur public atteint désormais 4,3 Mds€ (contre 3 Mds€ sur 2020-2029) afin de moderniser l’exploitation et regénérer les infrastructures fluviales.
Clément Beaune a également confirmé le lancement de travaux en vue d’une stratégie nationale pour le développement du fret fluvial. Son objectif est de porter la part modale du fluvial de 2% à 3% d’ici 2030, tout en verdissant la flotte de bateaux. Le transport fluvial dispose d’importantes réserves de capacité pour le fret sur les axes de grand gabarit que sont Rhône-Saône, la Seine, la Moselle, le Rhin et la liaison européenne Seine-Escaut en cours d’aménagement souligne VNF. Par ailleurs, la gestion de l’eau par VNF devient un objectif stratégique prioritaire du COP pour 2023-2032.

TRM : les chargeurs appelés à la rescousse

Sur le volet du transport routier, l’accent est mis sur l’électrification du parc de poids-lourds. L’appel à projet « Ecosystèmes de véhicules lourds électriques », opéré par l’Ademe, est reconduit en 2024 avec une enveloppe plus que doublée de 130 M€, contre 60 M€ en 2023. Au total, l’AAP 2023 aura financé 1073 véhicules lourds auprès de 202 lauréats dont 122 dévoilés lors de ce Cilog. Un chiffre à rapporter aux 661 poids lourds électriques en circulation en France selon le décompte du gouvernement mais aussi aux plus de 300 000 camions français roulant au diesel… De fait, France Logistique salue l’amplification du soutien mais souligne « qu’il devra être accru dans la durée, avec des modalités simplifiées  ». Autre soutien à l’acquisition de véhicules lourds électriques, le dispositif de de suramortissement est prolongé jusqu’en 2030.
On notera aussi que le gouvernement souhaite que les chargeurs prennent davantage part au verdissement du fret routier. Les services de l’Etat et les acteurs logistiques sont ainsi incités à mener une réflexion qui doit aboutir à « de premières propositions au printemps ». L’AUTF, l’association qui porte la voix des chargeurs, veillera « à ce que les mesures prises soient incitatives et ‘gagnant-gagnant’ et non pas punitives, en limitant au maximum le déploiement de nouvelles réglementations. » Et de rappeler que « les chargeurs contribuent déjà activement au financement de la décarbonation des transports depuis des décennies », citant notamment près de 400 chargeurs engagés dans le programme EVE.

Nouvel AAP Logistique 4.0

Autres lauréats dévoilés lors de ce Cilog, 16 nouveaux dossiers ont été retenus dans le cadre de l’appel à projets Logistique 4.0 : BTP Log 4.0, Cargo Station, Cityflow, E.swap, Excalibur, FAMA 5, FFT, GMF, Log-Click, Logistics Factory Hauts-de-France axes 1 et 2, Lowgistics, MDDmat (plus de détails dans cet article). Issu du programme France 2030 et opéré par l’Ademe, l’AAPLogistique 4.0 vise à soutenir des projets de digitalisation, de transition écologique et d’automatisation des chaînes logistiques. Avec cette dernière relève, 30 lauréats au total bénéficieront de 68 M€ d’aides. Un nouvel AAP Logistique 4.0 sera publié au printemps 2024.

Conférences régionales, quels résultats ?

D’autres annonces en demi-teinte ont émaillé ce Cilog. En matière de planification territoriale, les conférences régionales de la logistiques réunissant acteurs publics et privés lancées il y a deux ans ont bien eu lieu dans toutes les régions métropolitaines. Si elles ont permis de partager à l’échelon régional les enjeux logistiques, notamment économiques et fonciers, le gouvernement demande qu’en 2024 les prochaines sessions se traduisent par des résultats opérationnels et débouchent à terme sur une feuille de route précise des actions collectives à mener. La région Grand Est est citée en exemple, elle qui a pu mener à bien sa feuille de route mais quid des autres régions ?

En matière de foncier industriel et logistique, « une impulsion » sera donnée pour mieux identifier les besoins au service de la politique de réindustrialisation des territoires. « Une cartographie opérationnelle des sites dédiés à la logistique est nécessaire pour que le secteur puisse répondre aux attentes des industriels et se conformer à leurs calendriers  » souligne Afilog. Dans la foulée, l’association des professionnels de l’immobilier logistique et industriel a dévoilé trois nouveaux signataires de la charte d’engagements réciproques entre l’Etat et Afilog : la Société de développement Axe Nord (SDAN), Logistics Capital Partners (LCP) et Parcolog Gestion (Groupe Generali). Le nombre de signataires de la « charte d’engagements réciproques en faveur de la performance environnementale et économique des entrepôts » est ainsi porté à 59.