2020 : l’immobilier logistique a bien résisté

Après un premier semestre marqué par un brusque ralentissement logique des commercialisations de plateformes logistiques, Arthur Loyd Logistique a noté un net regain d’activité dès le troisième trimestre 2020. « La demande placée a atteint 1 791 000 m² à la fin de septembre 2020, un niveau restant quand même inférieur de 28 % au volume commercialisé en 2019 », commente Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd Logistique. « Ce qui illustre la capacité de résistance d’un pan d’activité plus nécessaire que jamais au bon fonctionnement de l’économie française dans ce contexte de crise généralisé ».

Pour JLL, « densifier sa présence sur le territoire pour minimiser les potentiels risques encourus par l’ensemble de sa supply-chain est plus que jamais à l’ordre du jour des chargeurs. Ainsi, le créneau des entrepôts de taille moyenne (10 000 à 20 000 m2) acte l’une de ses meilleures performances avec 1,1 million de m2 commercialisés sur l’année (+32 % par rapport à la moyenne). »
Les revenus locatifs d’Argan ont quant à eux progressé de 42% en 2020, bien aidé par un parc loué pour moitié à la grande distribution.

Location record chez GLP

Au niveau mondial, GLP (ex-Gazeley) a même annoncé un niveau record de location et de développement d’entrepôts logistiques en 2020, avec 22,7 millions de m² de baux signés, grâce à des niveaux records de renouvellement des baux et à la demande de commerce électronique. Prologis se félicite également « d’excellents résultats » en 2020. La valeur de ses actifs immobiliers dans 19 pays a progressé de 71 % pour atteindre 148,3 milliards de dollars. Dans sa zone Europe du Sud (France, Italie et Espagne), 903 000 m2 de nouveaux baux ont été signés en 2020. P3, présent dans 12 pays d’Europe, a vu son portefeuille augmenter d’environ 48 %, pour atteindre environ 6,5 millions de m² en 2020. P3 France a par ailleurs mis en location 50 000 m² d’entrepôts ces 12 derniers mois.

Le segment des entrepôts XXL (de moins de 40 000 m2) est néanmoins en baisse de 41 % sur un an chez JLL  : « Un climat d’incertitude et des périodes de confinement entraînant un ralentissement certain des projets de construction, couplés à une situation d’urgence poussant les utilisateurs à favoriser des solutions les plus rapides, avec pour conséquence une activité accrue sur le marché de l’existant qui a su répondre au besoin des entreprises ». Le constat est le même du côté d’Arthur Loyd logistique qui a constaté un léger retrait des opérations XXL avec 9 commercialisations de 50 000 m² et plus contre 14 en 2019.

Nouveaux acteurs

Le marché 2020 a vu arriver des investisseurs étrangers, à la fois par des acteurs établis comme CBRE GI, Savills IM ou Blackstone, mais aussi de nouveaux entrants, et notamment Investec, Ivanhoé Cambridge ou encore Real I.S. D’autres défis de taille attendent le secteur de la supply-chain : à commencer par la raréfaction des fonciers et de la main d’œuvre dans certains pôles établis mais aussi durcissement de la législation. La prochaine loi sur le climat remettra notamment sur la table le débat de l’artificialisation des sols.

D’après une étude CBRE Logistique, le secteur de la logistique devrait quand même « confirmer son changement de statut et continuer à massivement attirer les flux d’investissement. À fort potentiel sur le long terme, même s’il n’a pas subi à ce jour le contrecoup que d’autres classes d’actifs ont connu, il reste tributaire du contexte économique, des indices de confiance des ménages et du climat des affaires. »