
- Selon le plan de la CGF, la surface des entrepôts couverte de panneaux photovoltaïques passerait de 0,5 % aujourd’hui et représentant 700 000 m² à 5 % en 2030.
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A l’heure où le projet de loi de finances 2026 enflamme les débats, les grossistes du commerce de gros appellent à la raison fiscale et réglementaire pour poursuivre, sinon, accélérer la décarbonation de leur logistique. Dans un plan présenté le 22 octobre à Paris, ils s’engagent à augmenter les capacités photovoltaïques des entrepôts et le recours aux véhicules électriques si les conditions sont réunies.
En logistique, les grossistes ont deux casquettes. D’un côté, ils sont transporteurs pour compte propre et internalisent la gestion de leurs entrepôts. A ce titre, « notre flotte se compose de 460 000 véhicules dont 40 000 camions, 190 000 utilitaires et 230 000 voitures particulières qui servent parfois à la livraison », détaille Stéphane Antiglio. A cela s’ajoutent « 732 bâtiments de plus de 10 000 m2 totalisant 15 Mm2 environ, le double en comptant les surfaces de moins de 10 000 m2 dont le recensement est en cours », complète le président de la Confédération des grossistes de France (CGF).
Les grossistes du commerce de gros sont clients des transporteurs pour compte d’autrui et des logisticiens contractuels également. Aussi le plan de décarbonation de leur logistique, présenté le 22 octobre à Paris, couvre-t-il les deux dimensions.
Objectifs chiffrés
Bien qu’en faveur d’un mix énergétique selon les usages, les objectifs de ce plan à 2030 se concentrent sur la transition vers l’électrique. De 0,5 % aujourd’hui et représentant 700 000 m2, la surface des entrepôts couverte de panneaux photovoltaïques passerait à 5 %. Egalement de 0,5 % pour l’heure, le taux de camions électriques est fixé entre 15 et 25 % d’ici 2030. Pour les utilitaires électrifiés à 1,5 % dans l’immédiat, il serait compris entre 20 et 40 % et jusqu’à 50 % pour les voitures électriques (12 % actuellement).
Les fourchettes larges retenues reflètent la prudence des grossistes sur les conditions à réunir pour atteindre ces objectifs. « Il s’agit de conditions économiques tout d’abord avec la nécessité d’un cadre fiscal et réglementaire clair, réaliste et progressif pour sécuriser les investissements », pose Stéphane Antiglio. Les aides sous forme d’incitations sont encouragées. Au plan technologique, la liberté de choix des énergies en fonction des usages « doit s’accompagner d’une indispensable montée en maturité de l’écosystème électrique dans le domaine des flottes, entrepôts et des bornes de recharge ».
Suramortir les investissements
Pour viser le haut de la fourchette, la CGF formule une série de propositions. Elles s’adressent aux fournisseurs et clients de ses 160 000 entreprises adhérentes, rassemblées au sein d’une trentaine de fédérations, et aux pouvoirs publics. Pour les entrepôts, la Confédération appelle les assureurs « à limiter les contraintes et les surcoûts associés à la pose de panneaux photovoltaïques ». A l’instar des camions équipés d’une motorisation alternative au diesel, « un suramortissement fiscal » est suggéré « pour les investissements en faveur de la sobriété et la production énergétiques ». La revalorisation, suivie d’une stabilité, des prix de vente et de rachat de l’électricité complète les propositions liées aux entrepôts.
Pour accélérer la décarbonation des camions, la CGF préconise de « mutualiser les bornes électriques avec les transporteurs pour compte public », ainsi que « d’assouplir et d’harmoniser les règles d’installation des stations de recharge sur site ». S’agissant des transporteurs externalisés, les grossistes s’engagent à « recourir aux transports intermodaux et à des transporteurs dont la performance environnementale est reconnue ». Cette démarche s’accompagnerait d’un suivi de leurs émissions et d’une sensibilisation auprès des transporteurs non engagés dans la réduction de leur empreinte carbone.
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