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Covid-19 : La continuité des acheminements vue par les chargeurs

, par Luc Battais

Une semaine après l’instauration des mesures de confinement dans le cadre de la gestion de l’épidémie de coronavirus, Stratégies Logistique fait le point avec l’AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret) sur l’état de la gestion de la continuité des systèmes de transport de marchandises en France.

Très vite après les annonces gouvernementales de gestion de l’épidémie de covid-19 mi-mars, partout en France, des comités, cellules de crise, groupes de travail interprofessionnels, ont été créés sous l’égide des pouvoirs publics, des organisations professionnelles, des associations, des CCI… de façon à gérer l’adaptation de l’économie à un mode de fonctionnement dégradé le temps de l’épidémie de coronavirus, tout en préparant la relance.
Des ponts décisionnels et opérationnels se sont créés entre ces comités ou associations définissant des périmètres d’action cohérents avec la demande des acteurs économiques.

Dans ce paysage l’AUTF, au travers de leurs services transport et logistique, représente les entreprises françaises des grands secteurs économique de production. Fabrice Accary, directeur général de l’AUTF explique qu’à ce titre son association participe quotidiennement aux travaux de groupes constitués dans les ministères sur les questions d’économie, d’emploi et bien entendu de transport et de logistique notamment au sein de la DGITM (voir notre article).
« Nos adhérents dans les services transport et logistique nous font part des difficultés qu’ils rencontrent au jour le jour dans le maintien de la continuité des supply-chain et nous tentons de faire en sorte que des solutions soient construites collectivement entre les acteurs concernés. Quand nous posons une question aux services des ministères nous obtenons généralement une réponse en 24h » indique t-il.

L’agroalimentaire en urgence

A l’issue de la première semaine de ralentissement de l’économie Fabrice Accary explique que parmi les secteurs d’activités couverts par l’AUTF, la première urgence a été d’assurer la continuité de la logistique des entreprise de la filière agroalimentaire de façon à garantir l’approvisionnement de la population. Selon lui « on peut considérer aujourd’hui que la situation est stabilisée, les stocks ont été reconstitués.

Nous allons maintenant renforcer notre action sur les secteurs qui vont devoir redémarrer dans les prochains jours comme le secteur du BTP qui a trouvé un accord avec le gouvernement sur les conditions de relance ou poursuite de certains chantiers.
Ces chantiers vont déclencher des appels d’approvisionnement, des retours à l’activité de sous-traitants qu’il va falloir rendre possible. L’imbrication des activités économiques impose parfois son calendrier. Même confinés, les Français ont besoin d’argent pour acheter les produits de première nécessité, il est donc vital d’assurer, par exemple, la continuité de l’approvisionnement des distributeurs de billets.

La tâche est difficile, les progrès se font par à-coups. Nous savons qu’il y aura encore des chocs. Et quand il sera mis fin au confinement il faudra encore s’attendre à 3 ou 4 semaines très compliquées avant un retour à la normale ».

Flux déséquilibrés, hausses de prix dans le TRM

Interrogé sur les questions restant à régler dans le transport routier après les décrets publiés en fin de semaine dernière, le directeur général de l’AUTF pointe d’abord les hausses de prix liées au déséquilibre des flux. Selon les chargeurs ces augmentations seraient comprises entre 5 et 100% .

Fabrice Accary explique en substance que la réorganisation des systèmes de production, leur ralentissement voire l’arrêt de certaines usines font qu’il est devenu compliqué pour les transporteurs de trouver des frets de retour soit au sein d’un même contrat (le transporteur peut recharger sur le lieu de livraison pour le même client) soit pour un autre chargeur dans la proximité du lieu de livraison. La capacité de rechargement d’une région, d’une usine, détermine l’augmentation du prix de certains transports.

Quand cette capacité est nulle le prix du transport initial doit supporter le coût du retour à vide. L’AUTF s’attache donc en ce moment à faciliter autant que possible la mutualisation des plans de transport de façon à réduire le déséquilibre des flux.
Dans ce contexte, Fabrice Accary souligne que la question de la disponibilité des moyens de transport « est regardée de près » par les chargeurs.
Il se dit aujourd’hui confiant. Les conducteurs du transport routier de marchandises semblent peu enclins à vouloir cesser leur activité.

Absentéisme dans la logistique

La problématique est différente dans les entrepôts où, toujours selon Fabrice Accary, le manque de personnel pourrait se faire sentir dans les prochaines semaines. « Pour l’instant ça tient dans la logistique » indique t-il « mais il est difficile de prévoir quand ce sera difficile ».
Il témoigne cependant que dans la région Est ou la question du remplacement des personnes absentes commence à se poser, la collaboration avec Pôle Emploi appuyée sur les décisions récentes du gouvernement en matière d’emploi permettent de prélever dans le vivier des personnes au chômage. La question se posera toutefois de la formation accélérée de ces intérimaires d’un nouveau type.

Le ferroviaire fonctionne à 60%

Dans les autres modes de transport la situation semble satisfaisante, dans la mesure ou les prestataires comme les gestionnaires d’infrastructures se sont adaptés assez vite en modifiant leurs organisation. « Le transport ferroviaire de marchandises fonctionne aujourd’hui à 60%, le transport fluvial à 70%, SNCF Réseau a simplifié et facilité l’accès à certains sillons nouveaux, les ports ont maintenu un niveau de service adapté à l’état de la demande »

Toujours pas de force majeure

Pour répondre à une question qui nous a été posée, nous avons demandé à Fabrice Accary si la loi d’urgence sanitaire publiée en début de semaine pouvait d’une quelconque manière permettre l’utilisation de la force majeure dans la création ou l’exécution d’un contrat de transport ?
Réponse : « non l’épidémie n’est pas considérée comme un cas de force majeure »

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