La logistique urbaine sera-t-elle au menu des élections municipales ?

Etablir la feuille de route sur la logistique urbaine durable après 2026 est la mission confiée par l’Etat à Anne-Marie Idrac et Anne-Marie Jean. Pour la présidente de France Logistique et la vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, la soixantaine d’auditions en cours montrent «  une prise de conscience des enjeux de logistique urbaine, avec une convergence des propositions du secteur privé et un sujet mal maîtrisé par les collectivités locales  ». Au sein de ces dernières, « la logistique urbaine est mal identifiée car présente dans plusieurs politiques : économique, mobilité, urbanisme, environnement…  ». Qualifié de « long et coûteux, le verdissement des transports est engagé en revanche  » estiment-elles. La prise de conscience concerne aussi « l’importance des données pour améliorer la logistique urbaine même si leur collecte et utilisation sont encore insuffisantes », rapporte Anne-Marie Jean.

De g. à dr. Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Nathalie Guichard, animatrice de la Rencontre nationale Interlud le 4 novembre à Paris

Interlud

Pour Anne-Marie Idrac, la plus grande difficulté relevée «  est le manque de foncier disponible pour les opérations de logistique urbaine  ». Face à cette difficulté, la présidente de France Logistique propose « un guide pour expliquer ce qui est possible de faire ou pas à partir des codes et réglementations existants  ». La remise de la feuille de route est annoncée avant les élections municipales du 15 au 22 mars 2026.

15 propositions

Sans l’attendre, le Comité technique de la logistique urbaine durable (CTLUD), rassemblant les acteurs du secteur privé, a publié un plaidoyer en faveur de la logistique urbaine. A l’attention des pouvoirs publics et des collectivités locales, il encourage les villes à mieux l’intégrer dans les documents de planification (PLU, PCAET, PDU…) et à bâtir ces derniers de façon concertée. Pour piloter la logistique urbaine, la nomination d’un référent est suggérée. Le deuxième volet du document se consacre aux mesures de soutien et d’accompagnement. La sanctuarisation de fonciers dédiés à la logistique urbaine, le développement des mobilités décarbonées, avec un accès facilité aux points d’avitaillement multi-énergies, à la cyclo-logistique, aux points relais et consignes sont quelques propositions formulées. En termes de régulation enfin, le CTLUD appelle à plus de cohérence entre les territoires, à des règles dédiées, dont de stationnement, et à des moyens pour les faire respecter.

36 chartes

Le Comité technique comme Anne-Marie Idrac et Anne-Marie Jean saluent le travail effectué dans le cadre du programme national d’innovation territoriale pour une logistique urbaine durable (Interlud). Après une première période de 2020 à 2023, ce dispositif financé par les Certificats d’économie d’énergie entame la dernière année de sa seconde « vie » jusqu’à fin 2026. « Interlud est un succès », affirme son co-directeur Jean-André Lasserre, « avec 61 territoires engagés, 36 chartes de logistique urbaine signées et 25 en cours d’élaboration ». Cette année, 5 nouveaux territoires ont rejoint la démarche et 11 nouvelles chartes seront finalisées.