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En bref

Réindustrialisation : 201 ouvertures nettes de sites industriels en 2023, contre 176 en 2022

Le SITL 2024 a réuni 25 000 participants, une fréquentation en hausse de 16 %

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Intermarché poursuit son automatisation

, par Gilles Solard

Entamé en 2012, le Plan de Transport et de Logistique (PTL) du distributeur a pris une bonne tournure avec l’automatisation de 3 entrepôts sur les 5 prévus et des projets de robotisation ailleurs. A Erbrée, en Ille et Vilaine, le premier d’entre eux fait figure de vitrine de l’enseigne et de pilote pour les deux autres en cours.

Peut-on dire que l’automatisation des entrepôts est en train de rattraper son retard sur des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne ? A en juger par le site automatisé d’ITM LAI d’Erbrée, la réponse est oui, à condition qu’il ne soit pas isolé dans un océan d’entrepôts traditionnels. Après l’enseigne Leclerc, ITM LAI s’est lancé dans un programme considérable d’investissements pour moderniser le réseau d’entrepôts logistiques du Groupement Les Mousquetaires : 1,7 milliard d’euros en tout seront alloués au développement de la mécanisation et de l’automatisation entre 2012 et 2025. Des projets de très grande dimension. Le site d’Erbrée, en Ille et Vilaine, le premier sur la liste, a exigé à lui seul 150 millions d’euros dont 55 millions pour la seule partie automatisée. D’une surface de 70 000 m2 (sur 25 hectares), il peut sans doute être considéré comme l’un des plus grands sites automatisés au monde (lire également Stratégies Logistique n°181).

Des master data pour automatiser

Ouvert en 2020, peu avant le premier confinement de la Covid, ce site manutentionne 7 700 références Intermarché et 1 600 références Netto, soit presque 10 000 références au total et même 23 000 SKU pour 235 000 colis traités par jour. Il se caractérise notamment par une tour de stockage de 36 mètres de hauteur en 13 niveaux de palettes et sur 2 niveaux de profondeur, soit 35 000 emplacements au total. Un système reposant sur un expert en master data mesure les colis à l’entrée et leur attribue des critères de gerbabilité et de fragilité, permettant de composer automatiquement les palettes hétérogènes, par exemple en plaçant les boissons au-dessous et les paquets de chips au-dessus. Après son parcours dans le site, la palette finie sera livrée dans le magasin, non par ordre d’avancée dans le rayon, mais par famille de produits par famille de produits.

Tout n’est pas automatisable

L’autre enjeu de l’automatisation consiste aussi à disposer de supports de manutention fiables. « Nous constatons 4% de palettes non conformes », affirme Etienne Dodane, directeur de la base logistique. Soit une bonne centaine, généralement en provenance de fournisseurs lointains, sur les 3000 palettes vérifiées par jour. Au terme d’un chantier qui a pris trois ans, l’automatisation ne signifie pas que le système fonctionne tout seul ! A Erbrée, pas moins de 38 personnes sont détachés à la maintenance prédictive et préventive du site, pour prévenir tout blocage. Ensuite, tout n’est pas automatisable : les fruits et légumes ou les produits dangereux, sont traités selon des méthodes traditionnelles. Enfin la complexité des flux est parfois problématique : si tout se passe bien à Erbrée, ce n’est pas forcément le cas de Saint Quentin Fallavier, qui pose plus de difficulté à une montée en puissance de l’automatisation. « L’expérience accumulée va nous permettre de surmonter les difficultés et d’en faire bénéficier les sites suivants », analyse le directeur des opérations.
Il n’en reste pas moins que ce site permet d’augmenter de 30% les performances globales du site, de maintenir le coût moyen de la logistique colis, mais aussi de rendre les postes plus attractifs et plus ergonomiques et de trouver un personnel qualifié sur un marché du travail tendu : le taux de chômage ne dépasse pas les 4% sur le bassin d’emploi. L’entrepôt compte 450 personnes alors qu’il en faudrait un millier au bas mot sur un entrepôt traditionnel.

Vieillissement

Le site d’Erbrée devient manifestement une vitrine du groupement des Mousquetaires. Il a su prendre le train de l’automatisation mais aussi celui de la robotisation : à Toulouse, le site sera opérationnel en mars 2023 avec des robots Fives. La mécanisation des fruits et légumes est une réflexion en cours. Et face au vieillissement des manutentionnaires chez ITM LEMI (non alimentaire), des convoyeurs télescopiques UVO ont été acquis pour mécaniser les déchargements de camions. Au global le PTL va faire passer le nombre de sites de 50 à 23 avec des sites plus grands et beaucoup mieux armés pour affronter l’avenir.

L’entrepôt automatisé d’ Erbrée en vidéo : https://youtu.be/D6gJpdUXsh0

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