Covid-19 : L’automobile à l’arrêt, l’industrie au ralenti

« L’automobile ne tourne quasiment plus, les chiffres d’affaires affichent des chutes vertigineuses, de 80 % à 85 % », a indiqué le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Renault (12 sites et 18 000 salariés), Toyota (site d’Onnaing et 4000 salariés) et PSA Peugeot Citroën (21 sites et 20 000 salariés) mais aussi les grands équipementiers comme Valeo, Faurecia, Michelin (20 000 salariés en France, en Italie et en Espagne) ou Plastic Omnium, ont progressivement fermé leurs sites de construction. Avec comme corollaire de toucher également tous ses sous-traitants, transport et logistique compris.

La reprise, même molle, devrait pouvoir se faire. Renault aborde la crise en étant plus faible que ses pairs, mais sa situation de trésorerie est bien meilleure que lors de la crise de 2008-2009, relève l’analyste Gaëtan Toulemonde, chez Deutsche Bank dans le journal Les Echos. C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des grands acteurs du secteur." Reste la grande inconnue : l’état de la demande une fois la crise passée.

Airbus avait suspendu pendant quatre jours l’activité de ses sites de production français et espagnols, afin de mettre en place les mesures nécessaires pour la santé et la sécurité des employés. La reprise est partielle, avec seulement 10% des effectifs, d’après le syndicat FO (Airbus emploie 48 000 salariés en France). Si des compagnies prennent encore livraison des avions qui viennent d’être construits, les demandes de reports de livraisons, voire d’annulations de commandes se multiplient, indique le journal La Tribune.

Secteurs au ralenti

Du côté de l’industrie, le secteur ne tournait qu’à 25 % de ses capacités la semaine dernière, toujours selon Bruno Le Maire. Selon le Réseau de transport d’électricité (RTE), la consommation d’électricité a, elle, reculé de plus de 20 %. D’après Moovit, application dédiée au transport en temps réel, le recours au transport en commun a chuté de près de 80 %.

L’industriel/distributeur Manitou spécialiste des matériels de manutention a décidé de fermer jusqu’au 31 mars la plupart de ses activités en France, hors activités de pièces de rechange et de support clients. Le groupe Fontaine Pajot, acteur européen de la navigation de plaisance (600 salariés, 207,1 millions d’euros de CA), a fermé ses usines charentaises d’Aigrefeuille et de La Rochelle. Somfy, spécialiste mondial de l’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison (1,2 milliard d’euros et 6000 salariés) a suspendu les activités de son site logistique de Bonneville, de ses ses sites de production en France et de ses activités en Italie et en Tunisie.

De nombreux autres secteurs ont cessé leurs activités. « Le message ’Restez chez vous’ des autorités n’a pas toujours été bien compris et beaucoup d’entreprises ont fermé. Mais le discours s’est clarifié et le ministère du Travail a refusé des demandes de chômage partiel. Donc cette semaine, certains reprennent le travail, même si ce n’est pas facile puisque la situation sanitaire ne s’améliore pas », explique Charles-René Tandé, président de l’ordre des experts-comptables, toujours dans Les Echos. En parallèle, le ministre de l’Economie a envoyé une lettre aux salariés de la chimie et des matériaux, de la grande distribution, de l’agroalimentaire et de la santé pour les inciter à travailler.